Monographie de Rollot
par la Société des antiquaires de Picardie
- Commentaires et critiques -
Comme on l'a vu dans le sommaire, la monographie de Rollot produite par la Société des Antiquaires de Picardie, bien que fort intéressante, contient hélas quelques erreurs. Cette page a pour but de les recenser et de clarifier la situation. Le chapitrage d'origine est conservé afin de faciliter la lecture et la comparaison.
Rollot
Archéologie
Concernant le « château moderne », il s'agissait tout au plus d'une grande maison bourgeoise.
Concernant « l'ancien château dont il ne reste que des traces de la motte et des fossés », c'est inexact. En effet, la motte féodale existe toujours même si elle est légèrement arasée côté ouest. En outre cette motte féodale abrite toujours une étonnante cave en pierre datant du XIIe siècle.
Enfin, il faut noter que les recherches archéologiques du XXe siècle ont permis de découvrir de nouveaux sites archéologiques à Rollot (restes de villas gallo-romaines, silex taillés du paléolithique, etc.).
Lieux-dits
La liste est incomplète. On peut citer le quartier de la Madeleine.
2e hameau : La Villette
La mention « Villa regia, 877 » est surprenante, tout comme l'affirmation « Vers 877, ce domaine, villa regia, fut donné par Charles le Chauve à l'église de Notre-Dame de Compiègne, qui devint l'abbaye de Saint-Corneille ». En effet, la charte rédigée le 5 mai 877 au sujet de la Fondation du monastère de Notre-Dame de Compiègne ne mentionne nullement « Villa regia ». Tout au plus, cette charte datant de 877 mentionne la commune de Piennes (Melvillare) qui est souvent citée conjointement avec La Villette dans les chartes du XIIIe siècle. Cette erreur grossière a eu des conséquences puisque cette affirmation erronée a été reprise dans maints textes, et perdure encore de nos jours.
Dans le même paragraphe, nous lisons : « Pendant les guerres du Moyen-Âge, les habitants se réfugièrent prés du château et créèrent un nouveau centre qui devint Rollot. ». Il s'agit là encore d'affirmations sans réalité. Aucun texte ne prouve qu'un exode des habitants de La Villette a eu lieu vers Rollot. D'autre part, Rollot n'a pas été créé pendant les guerres du Moyen-Âge : Rollot est une cité dont on trouve trace dans les écrits dès 1158 (sous la forme Rotincia et sa traduction française, Rooloth) d'après Maxime de Sars.
Résumons donc les certitudes :
- On trouve a minima trace de Pronastre dans les écrits en 1114, 1115, 1140, 1171, 1172, 1200.
- Le premier écrit mentionnant La Villette (Vilula) ne date que de l'an 1191, selon les informations dont nous disposons.
- Pronastre et La Villette étaient deux villages ou hameaux proches mais distincts et qui ont existé simultanément au XIIe siècle. L'existence de deux villages proches l'un de l'autre ne doit pas surprendre : nous connaissons de nombreux exemples (Courcelles-Épayelles, Frestoy-Vaux, Piennes-Le Lundi, etc.)
3e hameau : Pronastre
On relève une première erreur : il s'agit de Pronastre et non de Provastre. Les chartes du XIIe siècle confirment qu'il y a bien erreur (cf. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, publié par Morel, dans les Mém. de la Soc. historique de Compiègne, I et II).
Deuxième erreur : comme on l'a vu précédemment, Pronastre n'est pas l'ancien nom de La Villette.
Troisième erreur : Pronastre n'est pas connu que par des pièces datant de 1115 et 1140. Pronastre est connu par des pièces datant de 1114, 1115, 1140, 1171, 1172, 1200. Cette erreur est surprenante, l'auteur de la monographie ayant à sa disposition le cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille.
Autres hameaux ou écarts
On peut considérer que La Madeleine - actuellement quartier de la commune - était à l'origine un hameau.
Dans les écarts, on peut citer la ferme dite de Moulin L'Évêque.
Autres reproches
On peut regretter l'absence de renseignements géologiques, géographiques, météorologiques, statistiques, etc...
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